« Le jour où l’humanité viendra à bout des livres, nous ne serons heureusement plus de ce monde. Et d’ici-là, l’écrit demeure pour notre culture la voie essentielle pour comprendre notre délicat équilibre entre le monde des morts et celui des vivants. Une œuvre traverse les années, les siècles. Elle a certes une vérité historique. Mais il en émane surtout un écho qui, lorsque l’on se trouve confronté à la littérature, redevient sonore, vivant mais autrement. Le patrimoine littéraire n’est nullement à dépoussiérer. Il demeure toujours à absorber, pour le transfigurer dans la création vivante. »

Né à Fribourg en 1963, Jacques Sterchi est « entré en journalisme » en 1984, pour un parcours entre presse écrite et radio. Musicien jusqu’en 1993, il a participé à la scène de l’improvisation en Suisse, et a notamment mis en scène une création multidisciplinaire, Quatre, au Festival du Belluard en 1990. Depuis 1999, il a dirigé le Magazine et la rubrique culturelle du quotidien romand édité à Fribourg, La Liberté, où il a œuvré principalement comme critique (littérature et arts plastiques). Il a participé à l’émission littéraire « Zone critique » de la Radio Suisse romande Espace 2. A publié une dizaine d’ouvrages dont Les paysans du ciel et L’abbé photographe, essais sur l’iconographie alpestre avec le photographe jurassien établi à Fribourg, Jean-Luc Cramatte, ou encore Ceci est mon corps, livre d’artiste avec le peintre Guy Tornay, ainsi que plusieurs catalogues d’artistes. Jacques Sterchi nous a subitement été enlevé au soir du 29 octobre 2011.